Dans le cadre du cycle de conférences hebdomadaires des Archives nationales.
Les haines contre Jaurès, par Benoît Kermoal, enseignant d’histoire-géographie au Lycée Saint-Exupéry, Mantes-la-Jolie, doctorant à l’EHESS.
Si Jaurès apparaît de nos jours comme presque unanimement salué, il n’en fut pas le cas du temps de son vivant. Assassiné pour ses opinions et son action contre la guerre le 31 juillet 1914 à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Jean Jaurès était détesté par la droite nationaliste qui voyait en lui un traître à la France et un partisan de l’Allemagne. D’autres courants hostiles ont cependant existé durant toute sa carrière : antidreyfusards, hommes politiques de droite, mais aussi parfois syndicalistes révolutionnaires ou déçus de son action socialiste, la liste des opposants qui ont voué une haine de plus en plus acerbe contre Jaurès est nombreuse. Au sein même des courants socialistes, puis à partir de 1905 au sein de la SFIO, sa position et ses idées furent critiquées, les plus opposés pouvant aller jusqu’à laisser libre cours à l’expression de leur haine.